BOREL D'HAUTERIVE : Histoire des armoiries des Villes de France

Armoiries, armes, blason, écu: dessin réalisé avec Euralsuite.
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PERPIGNAN

ARMES: de gueules, à deux tours crénelées d'argent, et à une fleur de lis d'or en chef.

L'existence de Perpignan ne date que du VIIIe siècle; elle suivit constamment les destinées du Roussillon, dont elle devint la capitale. En 1162, la commune y fut confirmée par le comte Gérard.
On donne quelquefois pour armes à cette ville les pals des rois d'Aragon, qui la possédèrent longtemps; mais on les charge alors d'un saint Jean-Baptiste brochant sur le tout.
Mais le blason qu'on assigne en général à Perpignan, c'est celui que nous avons adopté. Les tours rappellent sans doute ses fortifications élevées par les rois d'Aragon, et augmentées par Charles-Quint. Peut-être aussi est-ce un souvenir des siéges brillants qu'elle a soutenus en 1473, 1542, 1597, 1640 et 1641.

La fleur de lis est une concession postérieure à l'établissement de la domination française. Elle fut obtenue sans doute en même temps que la confirmation des privilèges des bourgeois et des citoyens nobles de Perpignan par le roi Louis XIII, en 1642. Le Roussillon, conquis à cette époque, fut définitivement cédé à la France par le traité des Pyrénées.

Histoire

Perpignan fut d'abord sans doute, le domaine rural d'un certain Perpinianus. Vers 991, Perpignan est la résidence de Guilabert 1er, comte de Roussillon, et remplace ainsi comme principale ville du pays, l'antique Ruscino (Ruscellio). En 1172, à la mort du comte Guinard II, Perpignan et le Roussillon passent en héritage aux rois d'Aragon. En 1276, Perpignan devint la capitale du nouveau royaume de Majorque. Ce fut alors à grande époque, "l'ère nationale du Roussillon". Perpignan était en relations fructueuses avec la Grèce et le Levant. Mais le royaume de Majorque fut enlevé à Jacques II par Pierre IV d'Aragon (1344) et Perpignan fut replacé sous la domination aragonaise. La création du consulat de mer (1388), la construction de la loge ou tribunal de mer, l'institution d'une université (1349) témoignent de sa prospérité. Perpignan demeura rattachée à la politique espagnole jusqu'au XVIIème siècle. En 1462, Jean II d'Aragon donna à Louis XI le Roussillon en gage d'une dette : une administration française, un parlement furent établis à Perpignan. Mais, en 1493, Charles VIII restitua le Roussillon à Ferdinand d'Aragon. Une armée en envahit la province et assiégea sans succès la ville (1542). La tentative du maréchal d'Ornano contre cette ville ne fut pas plus heureuse, en 1597. Enfin, pendant la guerre de Trente ans, le Roussillon fut de nouveau envahi, en 1639. Les excès des soldats espagnoles amenèrent les Catalans à se donner à la France. Le traité des Pyrénées (1659) consacra la réunion de Perpignan et du Roussillon à la France.